Vous faites confiance à votre cerveau pour vous rendre heureux ? Eh bien vous avez tort ! Il n’a pas été conçu pour assurer notre épanouissement. Juste notre survie. C’est effarant de constater à quel point ça peut nous pourrir la vie. Parfois, nous restons figés, coincés dans des situations difficiles. Nous supportons l’insupportable.Pourquoi ? Par peur. Peur qu’il nous arrive une bricole. Peur que nous prenions le moindre risque. Peur que nous mourions. Notre cerveau, c’est pire qu’un parent surprotecteur ! Et par souci d’économie, aussi : en plus, il est radin en énergie !
200 000 ans d’économies d’énergie
Au fil de l’évolution, la nature a respecté quelques lois fondamentales, comme : mettre au point des mécanismes efficaces, peu consommateurs d’énergie, en recherchant toujours la plus grande simplicité possible.
Elle n’a certainement pas réfléchi à toutes les conséquences de cette politique. Nous, les Homo sapiens modernes, sommes ce que l’évolution a fait de mieux jusqu’ici. Mais ces lois nous brident depuis 200.000 ans. Alors, débridons-nous !
10 missions pour une vie qui nous ressemble
Je vous propose 10 missions pour le faire. Je les ai sélectionnés parce qu’elles me parlent et m’ont été particulièrement utiles. J’espère que ce sera aussi le cas pour vous.
1. Je dissous mes peurs
Pour économiser l’énergie, notre cerveau assure une vigilance légère façon « tolérance zéro ». Tous nos sens scrutent l’environnement en arrière-plan. Dès que nous voyons, entendons, sentons ou percevons quelque chose qui peut représenter une menace, notre cerveau déclenche un signal d’alarme. Nous réagissons en mode « peur ». Puis, seulement, nous analysons la menace. Forcément : l’analyse consomme de l’énergie !
Puisque notre cerveau est radin en énergie, nous passons notre temps à avoir peur pour rien. Notre mission Brainhack : ne plus avoir peur de notre peur. Voir Le Cerveau du bonheur de Rick Hanson.
2. Je pense positivement
Les dangers, les jugements, les critiques, notre regard négatif sur nous-mêmes, ce qui nous manque, ce qu’on n’a pas. Notre cerveau nous condamne à voir prioritairement la menace, le verre à moitié vide. Pour survivre, il faut effectivement être attentif au danger. Et ceux qui ne l’ont pas été suffisamment ont tous disparu. Qu’on le veuille ou non, nous faisons partie d’une longue lignée de gens prudents…
Puisque notre cerveau fonctionne en mode « survie », nous voyons les choses en négatif. Notre mission Brainhack : faire l’effort de voir les choses en positif. Voir Le défi positif de Thierry Janssen.
3. Je deviens serein
Le stress est un mécanisme de protection (très) archaïque. Simple, efficace, direct. Il entraîne une réaction automatique de survie : fuir le mammouth. C’est plutôt bien, parce que ça nous a déjà sauvé la vie à maintes reprises. Mais ça nous empêche de réfléchir. Et puis, de nos jours, franchement, vous en avez croisé souvent, des mammouths ?
Puisque notre cerveau utilise des mécanismes simples pour nous protéger, nous sommes (momentanément) privés de notre intelligence. Notre mission Brainhack : prendre du recul sur notre stress. Voir L’intelligence du stress. de Jacques Fradin.
4. Je trouve de vraies solutions à mes difficultés récurrentes
La plupart du temps, nous fonctionnons en mode « pilote automatique ». Il contient tous nos apprentissages, notre expérience, nos habitudes, nos connaissances, nos comportements et attitudes… Que nous reproduisons, même si le résultat ne nous convient pas vraiment. Le « pilote automatique » est gouverné par une zone de notre cerveau qui dépense peu d’énergie. En tout cas, moins d’énergie que celle qui nous permettrait d’obtenir un résultat satisfaisant.
Puisque notre cerveau préfère fonctionner en mode « pilote automatique », nous faisons comme d’habitude. Notre mission Brainhack : désamorcer le pilote automatique. Voir Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée de Daniel Kahneman.
5. Je réaligne mes pensées
Nos pensées font du bruit sous nos crânes. Parfois, elles agissent comme de véritables dictateurs. Elles nous donnent des ordres auxquelles nous ne pouvons pas nous soustraire. Elles nous sabotent. Elles nous limitent. Dire qu’elles sont toutes créées uniquement par notre propre cerveau ! Notre pilote automatique nous les ressert régulièrement parce que c’est moins coûteux qu’en générer de nouvelles…
Puisque notre cerveau crée à moindre frais énergétique un réseau de pensées, nous sommes condamnés à y errer. Notre mission Brainhack : réorienter nos pensées vers une vie future meilleure. Voir Le pouvoir du moment présent – Guide d’éveil spirituel de Eckart Tolle.
6. J’ose vivre la vie de mes rêves
On peut penser que « ne pas faire » consomme moins d’énergie que « faire ». Avez-vous déjà remarqué l’énergie que ça prend de ne pas faire quelque chose que nous avons envie de faire ? De procrastiner, d’hésiter, de regretter, de se plaindre, de tergiverser, de râler… Et si agir dans le sens de ce qui nous tient à cœur était LA solution ?
Puisque notre cerveau crée de l’inertie par économie d’énergie, nous « préférons » ce que nous avons à ce que nous pourrions (peut-être) avoir. Notre mission Brainhack : passer à l’action pour vivre pleinement notre vie. Voir Un petit pas peut changer votre vie : La voie du kaizen de Robert Maurer.
7. Je profite de mes émotions : colère, tristesse, culpabilité, honte, peur…
Dans notre société plutôt « rationnelle », les émotions sont rarement considérées à leur juste valeur. Dommage. Ce système de communication archaïque avec nous-mêmes et les autres a régné pendant des millénaires jusqu’à ce qu’on invente le langage. La preuve : nous sommes tous experts dans le décryptage des émotions des autres… Même si nous n’en sommes pas toujours conscients.
Puisque notre cerveau utilise un système de communication archaïque, nous avons tendance à ne pas le prendre au sérieux. Notre mission Brainhack : tirer parti de nos émotions. Voir L’erreur de Descartes : La raison des émotions de Antonio Damasio.
8. Je suis moi
Nous sommes prêts à tout pour être acceptés par notre entourage. Normal : « l’homme est un animal social ». Depuis 200.000 ans, il a compris que, pour survivre sans griffe ni crocs face aux bêtes sauvages, il devait collaborer. Et s’il n’y parvenait pas, il risquait de se retrouver seul. Et de mourir. Alors, la pression sociale influence notre manière d’agir, de parler, de nous habiller…
Puisque notre cerveau est « câblé » pour une vie en groupe, nous avons peur du regard de l’autre. Notre mission Brainhack : parier que nous savons mieux que les autres ce qui est bon pour nous. Voir Enfin libre d’être moi: Besoin de reconnaissance et peur du regard de l’autre : j’ai passé le cap ! de Patrick Collignon.
9. Je m’épanouis dans ce monde stressant
C’est peut-être la preuve ultime. Notre cerveau n’est pas conçu pour notre monde moderne. La vie est trop complexe. Il y a trop de choses à penser. Tout va trop vite. Pour notre cerveau, tout est un peu « trop », de nos jours. C’est une source incroyable de stress : ses capacités d’adaptation sont soumises à rude épreuve. Il ne peut plus nous protéger comme il l’a fait pendant 200.000 ans.
Puisque notre cerveau est conçu pour un rythme plus lent que celui de la vie moderne, nous sommes sous pression au quotidien. Notre mission Brainhack : ralentir et nous recentrer sur notre rythme naturel. Voir Sapiens : Une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari.
10. Je récupère de l’énergie
Last but not least, notre cerveau nous protège systématiquement de notre passé. Pour que nous ne revivions plus une situation désagréable (punition, humiliation, échec, par exemple), il met en place des mécanismes de protection. Nous évitons, nous nous soumettons, nous nous rebellons… Et ça nous coûte un max d’énergie ! Nous sommes conditionnés, formatés par nos expériences négatives. Parfois, nous nous sommes perdus en chemin…
Puisque notre cerveau est programmé pour nous protéger de nos émotions négatives intenses, nous sommes condamnés à perdre de l’énergie. Notre mission Brainhack : trouver ce qui nous ressource vraiment… et en profiter. Voir Je réinvente ma vie : Vous valez mieux que vous ne pensez de Jeffrey Young.
Dans les semaines qui viennent, j’écrirai des articles qui détaillent chacune de ces missions.
Parce que je crois que c’est essentiel si nous voulons nous libérer des poids, des freins, des contraintes… Si, chaque jour de notre vie, nous parvenons à avancer dans une de ces 10 missions (ou dans plusieurs, soyons fous), alors nous prenons le chemin d’une vie riche, sereine, pleine de sens et en lien avec les autres et le monde.
C’est tout le bien que je vous/me souhaite !
À bientôt,
Patrick
Génial, un message novateur qui redonne la pêche 😉
Merci pour les références bibliographiques. Très intéressant…
Super, j’ai passé un chouette moment à vous lire. merci