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J’ai toujours été fasciné par ces héros de l’extra- ou de l’ordinaire. On les reconnaît à leurs réactions dans les circonstances difficiles. Exemple. 14 avril 1912, pour sa première traversée transatlantique, l’insubmersible Titanic sombrait. La faute à un méchant glaçon qui traînait par-là. La suite, vous la connaissez. L’incrédulité. La panique. L’équipage submergé. Le manque de canots de sauvetage. Le navire qui s’enfonce dans une eau à -2°C… sur des airs de ragtime !

Pour rassurer les passagers, l’orchestre du bord a commencé à jouer au début de l’évacuation sur ordre du commandant Smith. Puis les musiciens décident de continuer jusqu’à ce que le navire coule, sans chercher à épargner leurs vies. Par leur sang-froid et leur investissement sans faille, ces hommes ont forcé l’admiration du monde entier. Ils sont devenus des héros.

« Beaucoup d’actes de courage s’accomplirent cette nuit-là, mais aucun n’égala le cran de ces quelques hommes qui continuèrent à jouer minute après minute pendant que le navire s’enfonçait progressivement dans la mer… » Lawrence Beesley, un survivant.

Le héros tient-il à la vie ?

Ce qui me frappe, c’est le contraste entre les cris, les coups de sifflet, les mouvements de foule des voyageurs éperdus… Et la sérénité qui se dégage de l’orchestre.

Les passagers sentent que la mort rôde. Ils paniquent. Les musiciens savent qu’ils vont mourir. Ils l’acceptent. Pourquoi leur instinct de survie ne se réveille-t-il pas ? Qu’est-ce qui cloche chez eux ? Le stress n’est-il pas une réaction universelle à quelque chose qui nous menace ?

Pourtant, quand on demande d’où provient le stress, la plupart des gens parlent d’événements ou de personnes dont ils sont victimes. Ils se sentent agressés, bousculés ou forcés d’agir. Pour eux, le stress est une chose extérieure à laquelle ils réagissent.

Un naufrage, ça doit être stressant, non ? Mais alors : les héros ne seraient-ils pas simplement dépourvus d’instinct de survie ?

En quoi le héros est-il différent ?

Nous sommes tous équipés d’un instinct de survie. Sur le Titanic, il a pris diverses formes.

  • Les récits des survivants relèvent ainsi un premier déni chez certains passagers, qui préférèrent faire l’autruche en sirotant une coupe dans les salons avant de tenter de s’enfuir au dernier moment en sautant à la mer.
  • D’autres usèrent de leur situation avantageuse pour se frayer une place dans les canots. Joseph Ismay, président de la White Star Line (propriétaire du Titanic), survécut au naufrage et fut loué par le président de la commission d’enquête britannique pour son instinct de préservation : « S’il n’avait pas embarqué, il aurait ajouté une vie, la sienne, au nombre de pertes. ».
  • Des canots à moitié pleins s’éloignèrent du bord, leurs passagers préférant abandonner à la mort les otages d’une mer de glace plutôt que de risquer d’y basculer…

Pas glorieux, glorieux… Mais néanmoins très humain. Car dans une situation difficile, qui ne se passe pas bien, on a tendance ne pas « assurer ». Nous ne réagissons pas comme nous le souhaiterions. Nous savons qu’il faudrait se calmer, mais n’y parvenons pas. A cause d’un élément perturbateur venu de l’intérieur : le stress. Il trouble notre réaction.

Sur le pont du Titanic, les comportements montraient de l’énervement, de l’inquiétude, de l’abattement… soit autant de signes de stress physiologique alors que montaient dans la nuit glaciale un ensemble harmonieux de notes de violon, de violoncelle et de piano. Visiblement, les musiciens étaient moins stressés… Conclusion : le héros est quelqu’un qui se maîtrise mieux que les autres en situation difficile.

Réveillez le héros en vous

Un naufrage est certainement une expérience extrême. Il en existe d’autres où chacun parvient à conserver votre calme. Qui n’a jamais rattrapé un enfant au tout dernier moment, avant qu’il ne chute ou ne traverse une route départementale sans regarder ? Qui n’a jamais aidé une personne fraîchement blessée ?

Bien que ces situations soient potentiellement graves, vous êtes parvenu à conserver le sang-froid indispensable pour avoir les bons gestes au bon moment. C’est ça, la marque des héros. Ne l’est-on pas quand on parvient à rester « zen » dans notre monde moderne qui tourne à 100 km/h et regorge de situations potentiellement stressantes ?


Comment devenir un véritable héros ?

Cinq trucs pour rester zen quand pointe le stress

Prendre conscience

Si l’on ne se rend pas compte qu’on est stressé, on ne recherche pas la sérénité. Apprenez à reconnaître les différentes manifestations du stress chez vous, selon les trois « programmes de survie » instinctifs : Flight, Fight et Freeze.

Respirer

Premier réflexe quand vous prenez conscience de votre stress : une respiration profonde (5, c’est bien mieux, mais pas toujours possible). Le temps de vous poser, de ne pas vous laisser submerger par le stress.

Prendre du recul

Prenez l’habitude de prendre du recul par rapport à ce qui vous stresse. Demandez-vous : « Qu’en penserai-je dans cinq ans » ? Cela permet de recentrer les priorités.

Changer de stratégie

Seconde habitude, mais qui demande un peu plus d’entraînement : se dire que le stress est interne. Que c’est moi qui stresse, pas l’autre qui me fait stresser. Qu’il y a donc d’autres manières d’aborder la situation qui éviteraient l’apparition du stress. Posez-vous juste cette question : lesquelles ?

Au pire : reporter

Dans la mesure du possible, évitez de gérer une situation quand vous êtes stressé. Reportez-la, et revenez-y quand vous serez sorti de l’état de stress, toujours passager.


Commentaires

Que vous inspire cet article ? Comment transformez-vous le stress en sérénité dans votre vie ? Comment avez-vous appliqué mes 5 trucs et quels en ont été les résultats ?

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