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Je rencontre, dans mes séances de coaching, un nombre significatif de personnes qui ont le sentiment de passer à côté de leur vie, en tout ou en partie. Elles se sentent comme des extraterrestres, et ça leur pèse. À chaque fois, je ne peux m’empêcher de penser au générique de cette série télé célébrissime, à cette voix off qui disait : « Espace, frontière de l’infini vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission de cinq ans : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d’autres civilisations et, au mépris du danger, avancer vers l’inconnu ».

À chaque épisode de Star Trek, le courageux capitaine Kirk et le rationnel Monsieur Spock étaient téléportés sur des planètes effectivement inconnues, parfois accueillantes, parfois hostiles. Leur mission les plongeait dans des aventures étonnantes où ils se découvraient, fréquemment, des ressources insoupçonnées, des forces, des qualités, des compétences qui ne demandaient qu’à s’exprimer.

Et nous, téléspectateurs fidèles, n’étions-nous pas enthousiasmés par cette perspective de découvrir ces mondes nouveaux ? Ne faisions-nous pas abstraction des décors en carton-pâte des premières années pour imaginer que William Shatner et Léonard Nimoy surmontaient vraiment leurs peurs, craintes et appréhensions pour y parvenir ? Évidemment, ce doit être plus facile de la part d’un Vulcain (race suprêmement rationnelle et non-émotionnelle, à l’inverse de nous, les humains), mais quand même : que de courage, de curiosité et d’énergie positive exposés à l’écran. Ça vous marque des générations…

Près de 50 ans après le premier épisode, nous nous sommes identifiés à une kyrielle de personnages mus par cette même quête. Et nous ? Quand nous aventurons-nous hors des limites de notre système ? De quel courage faisons-nous preuve pour traverser l’écran de nos peurs, craintes et appréhensions ?

En périphérie de la zone de confort

Nous l’avons vu la semaine passée, nous avons tendance à rester dans notre zone de confort. À ne pas prendre de risque d’en sortir, même si nous y vivons des moments pas tellement confortables. À ne pas prendre le risque d’aller vers l’inconnu, d’agir différemment, de bousculer nos habitudes.

Si nous restons dans cette zone de confort, c’est qu’un signal d’alarme se déclenche lorsque nous approchons de ce terrain « inconnu ». Ce signal, c’est généralement la peur (stress de fuite). Une peur que nous côtoyons tous : la peur de l’inconnu. Nos ancêtres des cavernes s’en méfiaient déjà. Elle représentait, pour eux, un danger de mort. Avancer dans une forêt inconnue, c’était risquer de croiser des pièges mortels, des créatures dangereuses… Sans surprise, ils n’étaient pas très preneurs. Nous avons conservé cette extraordinaire faculté de survie… Même si elle s’exprime, désormais, dans des registres où le danger de mort n’est pas présent. C’est ballot !

Le signal d’alarme se déclenche également lorsque nous percevons qu’une situation contient des éléments qui nous ont valu, à l’époque (quand nous étions enfants ou ado), une expérience douloureuse. Alors, nous avons tendance à reproduire la stratégie qui nous a évité, depuis, de revivre cette douleur. Une stratégie stockée dans notre zone de confort. C’est ainsi que si nous nous sommes faits régulièrement enguirlander, dans notre jeunesse, lorsque nous exprimions un point de vue divergent, nous avons appris à nous taire ou à demeurer évasif… Et que nous aurons tendance à nous taire ou à demeurer évasif si, aujourd’hui, quelqu’un nous demande notre avis.

De l’autre côté de la peur

Cela dit, il y a quelque chose de l’autre côté de cette peur. Il y a une « zone de développement ». C’est un endroit magique où nous observons, expérimentons, comparons … Et y prenons du plaisir. Nous l’utilisons naturellement lorsque nous devons apprendre quelque chose de nouveau, lorsque nous faisons des expériences inhabituelles, que nous rencontrons de nouvelles personnes, que nous partons en vacances dans un endroit insolite… Et ce, sans que la peur ne soit nécessairement présente.

Quand nous nous y trouvons, nous n’utilisons pas notre pilote automatique, mais un autre mode de fonctionnement mental, « adaptatif », qui dépend du néocortex préfrontal. Cette zone du cerveau est spécialisée dans la gestion de l’inconnu et du complexe. Quand nous l’utilisons, nous nous sentons plutôt sereins, curieux, ouverts, comme en témoignent les exercices de pleine conscience. Et tous les nouveaux apprentissages que nous faisons rejoignent, par la suite, la palette des comportements, compétences et connaissances stockés dans la zone de confort. En d’autres termes, utiliser la zone de développement équivaut à développer, après coup, sa zone de confort…

Le passage dans la zone de développement dépend de notre motivation. L’envie, le désir, l’audace, le courage permettent de franchir plus facilement l’écran éventuel de la peur.

C’est tout ce que je vous souhaite pour avancer vers une vie plus épanouie. Parce qu’à mon sens, c’est la clé du succès, en termes de développement personnel.


Trois conseils pour vivre pleinement sa vie

Observez vos réactions

Vous n’osez pas faire quelque chose ? Vous avez peur à l’idée de vous exprimer, de dire ‘non’, d’apparaître tel que vous êtes, de ne plus être aimé si vous faites ceci ou cela ? Prenez-en note, puis observez. Observez votre réaction face à cette peur, cette crainte, cette appréhension, ce trac. Observez-vous revenir à une stratégie que vous connaissez, comme rester évasif, dire ‘oui’, prendre une posture sérieuse ou ne pas faire ce que vous aviez envie de faire (la liste n’est pas limitative). Puis remerciez-vous d’avoir mis en place ces stratégies de survie, quelles qu’elles soient.

Ayez le courage du capitaine Kirk

Ensuite, demandez-vous si vous tenez vraiment à conserver. Dans quelle mesure sont-elles encore utiles à l’adulte que vous êtes devenu ? Dans quelle mesure vous aident-elles à mieux vivre ? Dans quelle mesure correspondent-elles à ce que vous voulez vraiment ? Si vous avez envie de changer, pensez au capitaine Kirk. Armez-vous de courage et audace, et franchissez, vaillamment, l’écran de vos peurs (nous y reviendrons la semaine prochaine).

Soyez rationnel, comme Monsieur Spock

Si vous choisissez l’audace, votre zone de confort renforcera encore les signaux d’alarme pour vous décourager. C’est normal. Elle est là pour ça et vous a protégé jusqu’ici. Mettez-vous dans la peau de Monsieur Spock et regardez ces signaux avec curiosité, comme si vous étiez un Vulcain observant des émotions humaines. Et, quand vous aurez osé, quand vous serez dans la zone de développement, repensez à ces signaux. Vous verrez à quel point ils vous semblent étrangement lointains.

Comment percevez-vous désormais vos peurs ? Quelles sont les limites de votre zone de confort ? Comment vivez-vous vos moments de « développement » ? Vos commentaires sont les bienvenus.

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